BRAQUO
Transcript by rosesroses - Posted on Hypnoweb
Episode 8 – Eddy
© Canal+.
Lemoine est poussé par un policier dans la salle d'interrogatoire où se trouve déjà Gabriel Marceau.
Policier : Pose ton cul.
Il le menotte à la chaise.
Marceau : Laisse-moi seul avec lui.
Le policier sort.
Marceau : Tu m'as terriblement manqué, tu sais Serge... Braquo chez un diamantaire, 2 millions en joncailles, un gardien est tapé, ton avocat est au fond d'un lac truffé de plombs... T'as rien à dire ? Tu fais les choses dans les grandes largeurs... On peut jouer la partie d'une manière raisonnable si tu y mets un peu du tien. On sait que le coup de fil anonyme dans l'affaire du DAB, c'était toi. Tu donnes le nom des deux qui ont pris le flic en otage, je gagne mes gallons de commissaire et je m'arrange pour te sortir du trou avant que t'es déguisé en poireau.
Lemoine : Je ne suis pas monté sur un coup depuis des lustres. Si Lornach ne sais pas nager, c'est pas mon problème.
Marceau : Les deux fiottes qui t'ont servi de complices chez le diamantaire se sont répandus comme des serpillières. Avec un pedigree comme le tien, tu plonges pour 20 piges incompressibles. A toi de voir.
Lemoine : Ecoute-moi bien, je sais pas de quoi tu parles et même si j'avais quelque chose à dire, c'est pas à toi que je m'adresserais.
Marceau : A qui alors ?
Lemoine : Eddy Caplan. Groupe Voie Public. SDPJ 92. Tu connais ?
Marceau : Le SDPJ n'est plus en charge de cette enquête.
Lemoine : Je veux Caplan dans les 24 heures, sinon vous pouvez aller vous faire enculer.
Générique
Les 4 membres de l'équipe sont au commissariat; ils boivent un verre, mais sont très moroses.
Théo : Ce putain de Lemoine. Il va nous la mettre Eddy. Il va nous faire tomber, ce fils de pute !
Eddy : Ca va... On n'en sait rien. Et tu crois que te mettre sur le toit, ça va changer quelque chose ?
Théo : J'irai pas en tôle pour cet enculé.
Eddy : Tu voudrais qu'on aille fumé Lemoine direct à l'OCRB ? C'est ça que tu propose ?
Walter : Oh, ça va. On a fait ce qu'on a pu. Fin de l'hisotire. Se boffer la gueule, ça changera rien. Je me casse.
Il sort. Fargette entre.
Fargette : Rassurez-moi. C'est quand même pas ce petit connard de Garcia qui vous met les rates au court-bouillon ? L'empreinte de Garcia concorde avec celle retrouvée sur Ortega. Mon rapport (il le jette sur le bureau) et puis, j'explique votre comportement lors de l'enquête. Je signale la comparaison d'empreintes hors procédure digenté par la VP en la personne du capitaine Vachewski. Voilà... La vérité, je m'en cogne. C'est juste que ça vous fait une casserale de plus dans la batterie de cuisine que vous trimballez au cul... Une copie à Bernardi, l'autre au juge et allez vous faire mettre !
Il sort.
Théo : Fumier, va !
Marceau rencontre Eddy sur le parking.
Marceau : Salut Eddy.
Eddy : Salut Gabriel.
Marceau : Ca va Eddy ? Il faut que je te parle.
Eddy monte dans le véhicule de Marceau. Tout en roulant, ils discutent.
Eddy : Et si tu me disais ce que je fous ici.
Marceau : T'es ici parce que Lemoine veut parler qu'à toi uniquement. Cela me fait chier, mais ça me fait gamberger aussi. Pourquoi il veut te voir, Eddy ?
Eddy : Quand Lornach a disparu, on a commencé à le renifler un peu, sans plus. Lemoine, c'est juste une vieille connaissance. Des années qu'on l'avait perdu de vue. On n'avait rien de précis sur lui. Et puis, la clientèle de Lornach, c'est le bottin de la pègre. Tous les mecs dans son agenda sont des suspects potentiels.
Marceau : Et pourquoi Vanderbeke vous a retiré l'enquête ?
Eddy : Il n'a jamais pu blairer Bordier. Alors c'est tout le SDPJ qui trinque. A la moindre occase, il nous chie dans les bottes.
Marceau : Rossi est mort. Bordier va pantoufler dans le Sud en attendant la retraite. Les temps on changé Eddiy. Les hommes et les méthodes aussi. Dommage que t'as jamais voulu l'accepter.
Eddy : Les méthodes ont changé mais pas les hommes. Dommage que tu fasses semblant de le croire.
Marceau : Je laisserai jamais Lemoine s'en sortir, quel que soit le deal qu'il va passer avec toi. Je suis sûr que tu peux comprendre ça.
* * *
Eddy entre dans la salle d'interrogatoire et s'assied en face de Lemoine.
Eddy : T'es enfin là où t'aurais dû être depuis plus de 10 ans.
Lemoine : Te flatte pas trop vite. Je suis pas là pour longtemps. J'ai des amis bien placés.
Eddy : T'as mas d'amis. T'es qu'un truand dans la merde. Juste bon à lustrer les bancs de la centrale où t'aurais dû rester.
Lemoine : Vous les flics, vous êtes des marrants; vous pigez toujours pas le sens du mot amitié dans le langage du milieu.
Eddy : Tu peux peut-être m'affranchir.
Lemoine : L'amitié est une relation de nécessité Caplan. J'ai beaucoup d'amis qui n'ont aucune envie de me laisser ici. Je sais trop de choses.
Eddy : Ben, t'aurais dû les appeler au lieu de faire me déplacer.
Lemoine : Je retournerai pas en tôle, tu m'entends ?
Eddy couvre le micro.
Dans la pièce d'observation Marceau fait signe de ne pas intervenir et dit : Attends, je crois savoir ce qu'ils magouillent.
Lemoine : Si toi et ta bande de baltringue ne voulez pas finir en prison, t'as 48 heures pour m'arracher.
Le policier à Marceau : A quoi ils jouent là ?
Lemoine : Passé ce délais, je me répands et vous plongez avec moi, c'est clair ? (Il se lève et frappe Eddy) Et la prochaine fois, touche pas à ma gonzesse, sale petit enculé ou je te fumes, salope !
Eddy : Sale pédé !
Ils se battent et des policiers pénètrent dans la salle d'interrogatoire, les séparent et emmènent Lemoine.
Eddy à Marceau : Cet enculé se paie de votre gueule.
Marceau : J'espère que sa gonzesse, c'était une affaire.
Caplan le quitte.
Le policier à Marceau : C'est quoi cette embrouille ?
* * *
Caplan sort de l'immeuble et téléphone.
Eddy : Walter, c'est Eddy. Ecoute, si on le sort pas de là, on peut ajouter notre ticker pour le ballon. Réunion de guerre au VP. Avant il faut que je vois Bordier.
Walter : Ok.
* * *
Walter est avec ses enfants. Ils rendent visite à leur femme et mère. Le gamin a des fleurs en mains.
Walter : C'est pas trop lourd, bonhomme ? Non, tu tiens le coup ?
Ils sont arrivés dans le couloir, devant la chambre.
Walter : Tiens, asseyez-vous (et à sa fille). Tu veux bien m'attendre ici un petit peu avec tout petit frère ?
La fillette : On va pas voir maman ?
Walter : Bien sûr que si, princesse. C'est juste que je veux lui parler avant. D'accord ?
Il frappe à la porte et entre dans la chambre de son épouse. Ils s'embrassent.
Quelques instants plus tard, les enfants entrent.
Le gamin : Je t'ai apporté des fleurs, maman.
La fillette : Je lui avait dit d'attendre.
Catherine : Qu'est-ce que vous êtes beaux ! (Elle prend l'enfant dans ses bras). Oh, mon petit loup. Qu'est-ce que je suis contente de te voir. Viens ma Léa.
Walter : Allez, vas-y.
Catherine : Je suis contente de vous voir (Elle les tient dans ses bras) et à son mari : ils sont beaux, hein.
* * *
A l'aéroport :
Eddy au téléphone : Théo, c'est moi. Ecoute, on va jouer les prolongations mais on n'a pas beaucoup de temps pour s'organiser. Préviens Rox, ok ? Ca marche.
Bordier arrivant : Et bien, qu'est-ce que tu fous là ?
Eddy : Il faut qu'on parle.
Bordier : J'ai mon avion dans 30 minutes.
Eddy : Vous prendrez le suivant, Louis.
Bordier : C'est si important ?
Eddy : Oui, c'est important, oui.
Bordier : Bon, on y a va.
Ils sortent et discutent à l'extérieur. Eddy lui montre les photos.
Bordier : D'où elles sortent ces photos ?
Eddy : D'après le cachet de la poste sur l'enveloppe, Max les a reçues il y a à peine un mois. Il les a planquées dans son coffre.
Bordier : Quelqu'un est en trait de remuer la merde, Eddy et j'ai bien peur qu'il a éclaboussé trop haut.
Eddy : Trop haut ?
Bordier : Vanderbeke.
Eddy : Quel rapport ?
Bordier : Le corbeau a dû lui faire pervenir les mêmes photos avec la légende en prime. Vous avez tapé Marouane à l'arracher et il vous a claqué entre les mains.
Eddy : Mais qu'est-ce que cela peut bien lui foutre cette histoire, à Vanderbeke !?
Bordier : Il a gobé la version officielle pendant toutes ces années, celle que les enquêtes spéciales ont mis au point pour justifier la disparition de Marouane : son départ en Tchestehnie et sa mort dans le jihad contre les Russes. Maintenant qu'il a appris la vérité, il a décidé de se farcir les responsables de la mort de Marouanne, à savoir Max et toi.
Eddy : Mais pourquoi, bordel !
Bordier : Youssef Marouane n'était que son nom de converti. Sa véritable identité, c'était Etienne Fauque, fils adoptif de Fabienne Fauque et...
Eddy : Et ?
Bordier : Et Christian Vanderbeke.
Eddy : Putain ! Pourquoi est-ce que vous ne nous aviez jamais rien dit, Louis.
Bordier : Qu'est-ce que ça aurait changé , Vanderbeke n'était pas censé savoir ce qui c'était passé et vous, vous n'étiez pas censé savoir qui était Marouane. Mais maintenant qu'il vous a lâcher Vogel au cul, il faudrait voir qui est derrière l'envoi de ces photos et quel jeu il joue.
Eddy : J'ai plus le temps, Louis.
Bordier : Qu'est-ce que je peux faire, Eddy ?
Eddy : Rien. Vous en avez déjà assez fait comme ça. Prenez soin de vous.
Et il s'en va.
* * *
Vogel est devant la maison de Walter avec Nina. Valérie est dans sa voiture et les observe. On voit que Vogel menace Mia. Valérie sort de son véhicule et rejoint Vogel.
Valérie : Roland, Roland...
Vogel : Qu'est-ce que tu fais là ?
Valérie : Et toi ?
Vogel : Une petite visite à la babysitter de Morlighem qui se fait accessoirement sauter par Vacheswki pendant son temps libre.
Valérie : Tu vas lui faire quoi ? L'abandonne à poil dans une forêt elle-aussi ?
Vogel : Je te rappelle que c'est une pute que Caplan a payer pour lui servir d'alibi. Tu voulais quoi ? Que je l'invite à prendre le thé avec es muffins ? Je lui ai expliqué qui sont réellement ces prétendus flics et quelle aide elle peut nous apporter. Et si ça ne suffit pas à éveiller son sens moral, alors je saurai être plus convaincant.
Valérie : Tu vas trop loin Roland. Tu emploies les mêmes méthodes que tu leur reproches d'utiliser.
Vogel : Remballe ton catéchisme Valérie. C'est pas en tendant l'autre joue que l'on va faire tomber ces raclures. C'est en cognant plus fort qu'eux. J'aurai la peau de la VP et si mes méthodes ne te conviennent pas, t'es pas obligée de me suivre.
Il la quitte.
* * *
Au commissariat. Les 4 sont là et sont très sombres.
Eddy : On a deux jours pour trouver la solution. Passé ce délai...
Théo : Super et comment on fait pour le sortir des locaux de l'OCRB ? On demande gentiment la permission ?
Walter : A un moment, il va être transféré, non ? C'est là qu'on peut l'arracher.
Eddy : Ce genre de déplacement, c'est l'équipe de transfert qui s'en charge; les types sont yper affutés. On n'y arrivera jamais, c'est du suicide.
Théo : Eddy, ce fils de pute il va nous faire plonger pour 20 piges. On va quand même pas se branler en attendant qu'on vient nous passer les pinces, non ?
Un homme entre : Eddy, y a un type qui veut te causer.
Eddy : On prend pas aujourd'hui. Vois ça avec Tintin.
L'homme : Vous devriez prendre le temps. Me Boussier, je suis l'avocat d'un de vos proches : Serge Lemoine veut s'assurer que vous ne l'avez pas oublié.
Walter : Tu manque pas d'air pour te pointer ici avec ta tronche de fouille-merde, toi !
Boussier : J'agis au mieux de l'intérêt de mon client.
Théo : Le dernier baveux de Lemoine a été retrouvé au fon d'un lac lesté au gros calibre. A ta place, j'effacerais ce sourire de merde.
Boussier : Belle répartie. J'espère que vous garderez la même verve quand vous purgerez votre peine en maison centrale.
Théo se jette sur l'avocat; les autres interviennent.
Boussier : Si je n'ai pas de vos nouvelles d'ici à demain soir, inutile de rappler.
Il sort
Théo : Petite pute !
* * *
Valérie entre dans le bureau de Vogel.
Vogel : Trois gardiens de la paix en Seine-Saint-Denis. Attouchements, actes sexuels répétés et sous contrainte avec plusieurs prostitués. C'est toi qui t'en occupes.
Il met sa veste.
Vogel : Tu laches l'enquête sur Rossi et la V.P.
Valérie : Ca vient de toi, de Vanderbeke ou des deux ?
Vogel : Aucune importante. Audition des plaignantes demains matin à 9 heures.
Ils sortent du bureau et lui sort du commissariat. Après quelques instants, Valérie retourne dans le bureau de Vogel et fouille dans les dossiers.
* * *
Tard dans la nuit.
Eddy, qui sort de sa voiture : Qu'est-ce que vous foutez là ?
Valérie : Vous parlez de Roland Vogel.
Eddy : Barrez-vous ou passez-moi les pinces au choix.
Valérie : Vous comprenez pas. J'ai été débarquée de l'enquête. Je suis pas du tout là pour ça.
Eddy : Vous êtes là pour quoi exactement alors ?
Valérie : Vogel aigt pour le compte du procureur Vanderbeke. C'est lui qui veut votre peau. Vogel n'est que son porte-flingue.
Eddy : Leur problème, c'est qu'ils n'ont rien sur nous.
Valérie : Ils trouveront, vous pouvez leur faire confiance. Moi, j'en sais rien mais toutes vos magouilles vont finir par vous revenir à la figure.
Eddy : Et vous gagnez quoi au juste ?
Valérie : A m'endormir le soir en disant que je n'ai pas contribué à pousser Rossi au suicide, en disant que Claude Delgado n'est pas mort parce que j'ai laissé faie et en me disant que si vous tombez un jour, ce sera à la régulière, pas grâce à des méthodes de voyous.
Eddy : Ecoutez, si c'est l'absolution que vous voulez, vous pouvez vous carrer dans votre joli cul. Moi j'ai perdu un amis et le lieutenant Delgado son père, c'est autre chose que vos remords de fouille-merde appointée. Alors retournez à vos trombonnes, ça passera.
Il lui tourne le dos.
Valérie : Je vais faire un rapport sur les agisssements de Vogel. Et j'aurai besoin de témoignages, comme celui de Nina. A vous de voir, hein !
Il part.
* * *
Nina : Qu'est-ce qui se passe ?
Théo : Rien.
Nina : Qu'est-ce qui ne va pas, dis-moi. C'est à cause de ce flic qui est venu me voir là, Vogel ?
Théo : Non, non. Ne t'inquiéte pas. Cet enculé t'es pas prêt de le revoir.
Nina : Je m'inquiète pas pour moi; je m'inquiète pour toi.
Théo : Excuse-moi Nina.
Nina : Pourquoi, excuse-moi... Réponds.
Théo : Non, c'est juste qu'avant je n'en avais rien à foutre quoi. Maintenant que je t'ai rencontré, je n'ai pas envie de te perdre.
Nina : Hum, pourquoi tu me perdrais.
Théo : Pour rien.
Ils s'embrassent.
* * *
Walter va voir ses enfants qui dorment.
* * *
Bordier est dans un parking souterrain. Vanderbeke arrive en voiture et en descend.
Vanderbeke : Bordier, qu'est-ce que vous voulez ?
Bordier : Vous le savez très bien. Ni Rossi, ni Caplan ne connaissait la véritable identité de Marouane.
Vanderbeke : Qu'est-ce que cela change ?
Bordier : J'étais le seul à savoir que c'était votre fils.
Vanderbeke : Très touchant, le patron prêt à paer pour ses hommes. Vous auriez mieux fait de mieux les tenir à l'époque, cela vous aurait éviter cette tentative désespérée, pathétique...
Bordier : Bon, vous avez déjà eu la peau de Rossi, ça vous suffit pas ?
Vanderbeke : Non, ça me suffit pas, ni à moi ni à d'autres?
Bordier : Celui qui a foutu la merde en vous envoyant les photos, c'est ça ? Est-ce que vous vous êtes seulement demandé quel intérêt il avait à vous faire faire le sale boulot à sa place ?
Vanderbeke : Justement Bordier, la mort de Marouane n'est pas simplement la disparition du fils adoptif du procureur Christian Vanderbeke. Ca veut dire qu'il y a une raison qui exige la mise hors service de Caplan. Mais cela, c'est plus votre affaire Bordier. Alors préparez tranquillement votre retraite au soleil. Oubliez cette histoire, faites au moins semblant. Je vous assure, ça vaudra mieu pour vous.
Il remonte en voiture et part.
* * *
Hélène arrive à la pénche. Eddy est sur le pont; il boit un café.
Eddy : Ca va ? Un petit café ?
Hélène : Non, merci. Je suis venue te prévenir que je repartais pour le Sud ce soir. Tout cela va trop vite Eddy. Je ne comprends pas ce qui se passe entre nous. J'ai besoin de souffler un peu, de réfléchir à tout ça.
Eddy : Je vais raccrocher Hélène. Je vais quitter la police. Quelqu'un m'a dit que j'appartenais à une autre époque, que je 'étais plus à ma place. Je crois qu'il a raison. Il faut que je foute le camps avant de finir comme Max.
Hélène : Qu'est-ce que tu vas faire ?
Eddy : Juste une dernière affaire à régler et il sera temps de me poser la question. Moi aussi j'ai besoin de souffler, de réfléchir à tout ça.
Ils s'embrassent.
Hélène : Il faut me laisser un peu de temps. Je t'appellerai; je te promets.
Elle s'en va. Il la regarde partir.
* * *
Vogel est dans le bureau de Vanderbeke.
Vanderbeke : Qu'est-ce que vous êtes en train de me dire. Vous n'avez toujours rien sur eux ?
Vogel : Pour l'instant, toujours rien de concret.
Vanderbeke : Ecoutez Vogel, si vous êtes venu me signifier que c'était trop compliqué pour vous...
Vogel : J'ai peut-être quelque chose pour vous.
Il lui tend un dossier. Le procureur l'ouvre et lit la première page.
Vanderbeke : Qu'est-ce que Lemoine vient faire dans cette histoire ?
Vogel : La VP a déjà eu affaire à lui. Je suis sûr qu'il ont plus en commune qu'une simple enquête de police.
Vanderbeke : C'est-à-dire ?
Vogel : Je sais pas exactement, mais ce que je sais, c'est que Lemoine a demandé à voir Caplan moins d'une heure après le début de sa garde à vue à l'OCRB.
Vanderbeke : Et alors ?
Vogel : Lemoine n'est pas du genre à s'allonger, mais s'ils s'agit de flics à balancer...
Vanderbeke : Hum, si je comprends bien vous voulez que je négocie directement avec un truand qui a un casier plus long que mon bras ?
* * *
Bordier et Caplan se rencontrent à l'extérieur.
Bordier : Je me doutais que cette affaire puait, mais pas à ce point. En mettant le GER sur le coup, je pensais que ca en resterait là. Manifestement, je me suis planté.
Eddy : Mais c'est quoi cette affaire, bordel. Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir derrière et surtout qui !?
Bordier : Je sais pas, mais je suis sûr que cet empafé de Vanderbeke ne bluffait pas. C'est plus seulement lui que vous avez au cul et même si vous réussissez à le baiser, les autres prendront le relais.
Eddy : Au fond, ça change pas grand chose. Vanderbeke ou quelqu'un d'autre, foutu pour fout, autant tenter le tout pour le tout.
Bordier : Arracher Lemoine, c'est trop risqué. Vous allez faire la connerie de votre vie et celle-là, vous la rattraperez pas !
Eddy : La connerie de notre vie, c'est d'avoir pensé qu'on pouvait laver l'honneur de Mas. Ce qu'on n'a pas compris, c'est qu'en se flinguant, Max a emporté avec lui le peu de foi qui nous restait dans ce métier de cons. Alors qu'est-ce qui nous reste maintenant à part l'instinct de servie ? On a définitivement largué les amarres. Plus personne peut nous récupérer, même pas vous !
Bordier : Putain de merde. Je ne me l'avais pas imaginé comme ça le bout du chemin, Eddy. Non, je ne me l'étais pas imaginé comme ça.
Il s'en va.
* * *
Vanderbeke et Vogel sortent d'un immeuble. Valérie, en voiture, les observe. Les deux hommes se serrent la main et se quittent. Valérie se dirige vers Vogel. Elle lui remet un rapport.
Vogel : C'est quoi, ça ?
Valérie : Un compte-rendu d'enquête administrative : agressions, coercission de témoins, filatures et écoutes illégales. Ah oui, j'oubliais : mise en danger d'autrui ayant conduit à la mort. Une copie est sur le bureau du commissaire. C'est terminé Roland.
Vogel : T'as pas le droit de faire ça.
Valérie : Au contraire, j'aurais dû le faire beaucoup plus tôt.
Vogel : T'aurais pas dû faire ça Valérie. T'es finie Valérie. Tu m'entends ? T'es finie.
* * *
Eddy arrive à la VP où se trouve Marceau en compagnie de Walter, Théo et Roxane.
Marceau : J'ai besoin d'explications, Eddy.
Eddy : Vas-y, tu peux parler devant eux. Y a pas de problèmes.
Marceau : Comme tu voudras. La gonzesse de Lemoine, on l'a retrouvée. On l'a interrogée. Elle a jamais dit à Lemoine que tu l'avais touchée. Elle sait même pas à quoi tu ressembles. Alors pourquoi Lemoine a monté ce bazar ?
Eddy : Comment veux-tu que je le sache ?
Marceau : Parce que je crois que vous avez essayé de m'enfumer Lemoine et toi, qu'il t'a fait venir pour te dire autre chose que cette connerie.
Eddy : Arrête; t'es en pleine parano là.
Marceau : Vanderbeke, il va extraire Lemaine de garde à vue pour l'entendre personnellement dans son bureau.
Eddy : Et alors ?
Marceau : Et alors ? Lemoine demande à te voir, il te fait passer un message. Sur ce, Vanderbeke décide de le revoir en tête à tête en nous squeezant, moi et le magistrat instructeur. Je dois penser quoi, moi ? Lemoine, Caplan et Vanderbeke essaient de baiser Marceau. C'est ça l'histoire ? Allez va, je m'attends pas à ce que tu me répondes... Je t'ai fait confiance Eddy. Je croyais que tu pouvais comprendre certaines choses. Manifestement, je me suis trompé.
Il les quitte.
Théo : C'est quoi ce border, Eddy ?
Eddy : Notre chance.
Théo : Comment ça, notre chance ?
Eddy : Quand Lemoine sera dans le bureau du proc., la sécurité sera au minimum et là, pas besoin d'aller le chercher nous-mêmes, il suffit de lui permettre de sortir tout seul.
Walter : C'est quoi ton plan ?
Eddy : Ce soir, on va tous les trois visiter le bureau de Vanderbeke.
Roxane : Je viens avec vous.
Eddy : Non, on a besoin que l'un de nous assure la permanence du groupe. Walter, tu récupère un véhicule chez Roocky et tu passes me prendre aux alentours de 22 heures avec le matos. Toi Théo, tu pars avec Walter.
Théo : OK.
Walter et Théo partent ensemble.
Roxane : Pourquoi tu me mets sur la touche, Eddy ?
Eddy : T'as pas à en être.
Roxane : C'est pas à toi de décider.
Eddy : Quand on aura récupéré Lemoine, si on y arrive, tu crois que je vais faire quoi ? Je vais le traîner jusqu'à Fontainebleau et lui coller deux balles dans la tête et laisser pourrir son cadavre dans un trou. Après ça, on sera plus jamais des flics. Pour l'instant, t'es pas encore mouillée. Si on plonge, toi t'éviteras la taule.
Roxane : Mon père est resté toute sa vie sur la touche à se morfondre d'avoir fait le mauvais choix. Je ferai pas la même erreur. Je fais partie du group, c'est tout.
Eddy : Ca marche.
Elle le quitte.
Eddy au téléphone : Bonjour, je voudrais parler à Maître Boussier, s'il-vous-plaît... De la part du commandant Caplan.
* * *
Au soir, Théo attend en rue. Une voiture s'arrête. Caplan en descend.
Eddy : Alors ?
Théo : Le proc s'est tiré il y a 1/2 heure.
Eddy : Et Walter ?
Théo : Il est au second, aile droite.
Eddy : Allez, viens.
* * *
Walter est dans une voiture. Eddy et Théo, cagoules sur le visage, sont dans l'immeuble et cachent une arme sous le bureau du procureur. Ils rejoignent ensuite Walter.
Eddy : Allez Walter, on s'arrache.
Walter démarre.
Eddy au téléphone : Boussier ? Caplan. C'est bon.
* * *
A la VP, Roxane reçoit un sms : C'est fait. Bernardi entre.
Bernardi : Vous êtes de garde ? Cela vient de Caplan, c'était sur mon bureau. Vous êtes au courant ?
Roxane : Au courant de quoi ?
Bernardi : C'est une lettre de démission, effective sous 15 jours. Il vous en a parlé ? Cela vous surprend pas ?
Roxane : La mort de Max a été un coup dur. Eddy a sûrement pensé qu'il était temps de tirer sa révérence.
Bernardi : Je dois donner une liste de noms au tableau pour l'obtention du grade de capitaine. J'ai pensé à vous, lieutenant. J'ai avisé le préfêt de la démission de Caplan, mais il ne pourra pas m'envoyer de remplaçant avant six mois et j'ai besoin de savoir le groupe VP entre de bonnes mains en attendant qu'il arrive.
Roxane : Ce groupe a besoin d'un leader, ce qui n'est pas mon cas, Madame.
Bernardi : C'est une proposition honnêtre, lieutenant Delgado. Je vous demande d'y réfléchir et je veux la réponse avant le départ de votre chef de groupe.
Elle sort.
* * *
Marceau : Personne a la moindre dée pour laquelle Vanderbeke veut entendre Lemoine dans son bureau. Même le juge est aux fraises, sauf que moi, je veux savoir ce qu'il y a derrière ça.
Son adjoint : Que le proc entende Lemoine ou pas, qu'est-ce que ça change ? Rien qu'à cause de la fusillade au restaurant, Lemoine restera à l'ombre un bon moment, tu peux me faire confiance et vu son pedigree, si on gratte un peu, on n'aura pas trop de mal à lui saler un peu plus l'addition.
Marceau : Et à condition qu'il la paie l'addition, intégralement ! Sans qu'aucun arrangement de dernière minute vienne la soulager.
Adjoint : Un arrangement ? Quel genre d'arrangement ? Ok, alors, on fait quoi ?
Marceau : Le juge fait dans son froc mais moi, je m'écraserai pas. Donc on débarque au Palais et on s'incruste à l'audition.
Adjoint : Ok. Tu t'inscrustes, et tu vas lui dire quoi au proc ?
Marceau : Et bien, je vais lui demander une explication car maintenant qu'on a mordu le cul de Lemoine, on lâchera pas le morceau. Ca vous va ? On y va.
* * *
Le supérieur de Valérie entre dans son bureau.
Commissaire : C'est quoi ce ramassis de merde ?
Valérie : C'est un rapport circonstancié concernant les méthodes de travail du commandant Roland Vogel.
Commissaire : Mauvaise réponse. Ca, c'est un passeport pour nul part. La fin de ta carrière, c'est vraiment ce que tu veux ?
Valérie : Vogel a enfreint la loi; il s'est comporté comme un salaud. Il est responsable de la mort d'un homme. Je m'étonne que ce ne soit pas ce que tu voulais aussi.
Commissaire : Mais je l'emmerde Vogel, je me fous de Vogel. C'est de toi que je parle. Si je le transmets ce dossier, tu pourras plus reculer.
Valérie : C'est pas du tout dans mes intentions.
Commissaire : Putain Valérie. Ta carrière ! T'as vraiment envie de tirer jusqu'à ta retraite en grattant sur les affectations à mords moi le noeud enfermé dans une chiotte ?
Valérie : Dis moi, ton laïus sur "on n'est pas seulement la police des police, mais on se doit d'être un modèle d'excellent" c'était du pipeau. Ou alors des beaux mots pour mettre des stagiaires dans ton pieu ?
Commissaire : Arrête !
Valérie Si tu le transmets pas, je passerai au-dessus de ta tête. Je ferai ce qu'il faut.
Commissaire : Têtue !
* * *
Roxane et Eddy sont en rue; ils attendent les deux autres.
Roxane : Je suis au courant pour ta démission. T'inquiète, je leur ai rien dit, hein. J'attends pas d'explications non plus. Michèle Bernardi m'a proposé le grade de capitaine... avec ton poste à la clé.
Eddy : Accepte, si c'est ce que tu veux. N'hésite pas. T'es un bon flic, t'as un bon instinct, tout ce qu'il faut pour mener un groupe. A la place de Bernardi, j'aurais fait le même choix. Tu le mérites.
Walter et Théo arrivent dans un fourgon.
Eddy s'approche de la portière et leur dit : Bon, je me poste devant le Palais pour vous relayer l'arrivée de Lemoine. Roxane à l'intérieur, en faction près du bureau du proc au cas où Lemoine essaierait de nous la faire à l'envers. Vous deux, dans le fourgon vous récupérez Lemoine dès sa sortie. S'il n'essaie pas de nous baiser, on récupère ce fils de pute et on s'arrache. Dans le cas contraire, on improvise. Ca marche ?
Walter fait oui de la tête. Eddy et Roxane montent dans le fourgon. Walter démarre. Dans le fourgon, ils se préparent. Arrivés devant le Palais, Roxane et Eddy descendent du véhicule.
* * *
Sirènes et arrivée de nombreux véhicules.
* * *
Roxane dans le micro : Eddy, je suis devant le bureau du proc.
* * *
En rue, Lemoine descend d'une auto.
Eddy dans le micro : C'est bon. Il est dans la place. Je répète, il est dans la place.
* * *
Vogel : J'ai une requête à vous adresser au sujet de Valérie.
Vanderbeke : Ne vous inquiétez pas pour ça. J'ai déjà pris les dispositions qui conviennent. Elle quitte votre service dans une semaine.
* * *
Lemoine, son avocat et deux policiers arrivent dans le couloir et entrent chez le procureur.
Roxane dans le micro : Il est dans le bureau.
* * *
Vogel : Détachez-le.
Le policier : Désolé, ce n'est pas la procédure.
Vanderbeke : Je fixe la procédure... Veuillez nous laisser maintenant.
Les deux policiers sortent et se placent devant la porte.
* * *
Walter et Théo récupèrent Eddy qui monte dans le fourgon.
Eddy : Rox ?
* * *
Vanderbeke : Brigadier !
Les deux policiers entrent
Lemoine qui tient le procureur en joue : Lâchez vos armes. Lâchez vos armes. Allez, reculez.
* * *
Roxane : Ca y est. Il vient de faire entrer les deux plantons.
Lemoine qui menace toujours le procureur d'une arme, à l'un des policiers : Le sac, là, prends-le. Menote ton collègue au radiateur et toi avec
Au procureur : A genoux, salope, à genoux.
On voit Vogel baillonné.
* * *
Marceau arrive devant le palais avec ses hommes. Il entre avec son adjoint dans le palais.
* * *
Lemoine passe une robe d'avocat, sort du bureau et rejoint Roxane.
Roxane dans le micro : C'est bon; il sort du bureau...
Lemoine et Roxane longent le couloir au bout duquel ils voient arriver Marceau.
Roxane dans le micro : Marceau, il arrive avec son adjoint.
Eddy : Rox, qu'est-ce qui se passe ?
Roxane : On a pris dans l'autre sens. Je ne pense pas qu'il nous a repérés.
Eddy : Putain, vous allez où là ?
Roxane : Je ne sais pas. On essaie de vous rejoindre.
Eddy : OK, bien reçu. Fait chier putain.
* * *
Marceau frappe à la porte du procureur plusieurs fois et finit pas entrer et les voit attachés et baillonnés.
Marceau : Et merde !
Dans son micro : A tous de Marceau. Lemoine s'est arraché du bureau de Vanderbeke. Bloquez toutes les issues.
Ses hommes se mettent en place. Poursuite dans le palas pendant que Walter, Eddy et Théo, en fourgon, tournent autour de l'immeuble pour repérer Roxane et Lemoine.
* * *
Roxane et Lemoine sont en haut du Palais. Elle voit le fourgon.
Roxane : Eddy, c'est bon, on est au-dessus de vous. On descend par l'escalier extérieur.
Eddy : Ok, on vous attends.
Deux voitures arrivent, l'une bloque l'arrière du fourgon, l'autre l'avant.
Théo : Merde, l'OCBR, les gars !
Ils passent une cagoule, sortent et extraient les hommes des voitures. Ils prennent leurs armes et tirent dans les pneus. Pendant ce temps, Lemoine et Roxane sont monté dans le fourgon. Les autres y remontent et Walter démarre. Marceau tire mais ne les atteind pas.
* * *
Dans le fourgon :
Lemoine : Alors, les tarlouzes, c'est quoi le programme ?
Théo (en le menaçant d'une arme) : Tu vas fermer ta putain de gueule, hein !
Ils arrivent en forêt, dans un chemin retiré; ils descendent tous du véhicule.
Lemoine : Je t'encule Caplan, si tu savais combien je suis en train de te la mettre. Est-ce que tu me crois assez con pour me foutre dans votre gueule ? Alors, vous puvez me crever.
Eddy : Maintenant mets-toi à genoux.
Lemoine s'exécute. Caplan arme son revolver.
Eddy : Fallait y penser avant Serge.
Lemoine : Ah, mais c'est ce que j'ai fait... avec l'aide de vos deux potes... Vogel et Vanderbeke.
Il ouvre sa chemise. On voit un micro. Théo le vise.
Lemoine : Je t'avais prévenu Caplan... je t'avais prévenu.
FIN DE LA SAISON 1.