BRAQUO
Transcript by marylouise - Posted on Hypnoweb
Episode 4 - L'autre rive
© Canal+.
L’ambulance conduit Eddy à l’hôpital – Personne ne parle – Le générique défile sur les images qui montrent tour à tour Roxane, Walter et Théo.
Hôpital – salle d’attente
Un portable sonne.
Walter : Oui, … Elle est où là ? … Surtout tu restes avec elle…. Tu restes pour qu’elle ne fasse pas de bêtises…D’accord… J’arrive ma puce, je suis là dans un quart d’heure.
Walter à Théo et Roxane : C’est Catherine, elle est en pleine descente. Il faut que j’y aille. Appelez-moi dès qu’il est sorti du bloc.
Walter arrive devant chez lui. Deux hommes sortent d’une camionnette, le frappent, l’assomme et l’embarque.
Chez les frères Hofman
Fargett : Apparemment c’est volontaire. On a retrouvé des traces d’effraction et les restes de ce qui pourrait ressembler à un bidon d’essence.
Le Procureur : Des témoins ?
Fargett : Vous avez vu la gueule des autochtones ? Le seul moment où ils mettent leur nez dehors c’est pour aller faire pisser leurs clebs. De toute façon, ils n’auraient pas pu voir grand-chose. D’après les traces que l’on a retrouvées, le type est arrivé par la cour. Il s’est introduit par la porte de service. Les scellés ont été forcés ; on a retrouvé des traces de pesée au niveau de la serrure.
Vogel : Pourquoi « le » type ?
Fargett : Parce que les traces de pas qu’on a réussi à esseuler appartiennent à un seul individu.
Procureur : Ca ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’autres complices postés à l’extérieur.
Fargett : Deux équipes de chez nous ratissent autour de la zone… On cherche.
Il sort.
Le procureur à Vogel : Les perquises au siège de la division, ça a donné quoi ?
Vogel : Négatif.
Le procureur : Rien là-bas ; plus rien ici. Sortez-vous les doigts du cul et mettez-moi ces enfoirés au poteau, commandant. Vous avez carte blanche.
Hôpital – salle d’attente
Le médecin entre – Théo est assis – Roxane dormait, se réveille et s’assied.
Médecin : Votre collègue est hors de danger. Certaines blessures étaient assez profondes mais par chance, aucun organe vital n’a été touché.
Théo : Et on peut le voir ?
Médecin : Non ; pour l’instant, c’est impossible. Il a été transféré en salle de réanimation. Vous avez une salle de repos à votre disposition au deuxième étage ; on vous prévient quand vous pouvez y aller.
Théo : D’accord.
Roxane : Merci docteur.
Médecin : De rien.
Théo à Roxane : Bon, tu restes là ?
Roxane : Ouais.
Théo : C’est mieux que ce soit toi qui soit là lorsqu’il se réveillera. Je rentre au service . Je vais m’enquiller la procédure.
Il sort.
Il arrive au commissariat en voiture.
Il entre au service où Valérie l’attend.
Valérie : Je me suis permis de me faire un café. J’espère que vous ne m’en voudrez pas.
Théo : Qu’est-ce que vous foutez pour Eddy ? Il est à l’hosto avec des éclats de grenade dans le buffet.
Valérie : Je suis au courant. Toute la préfecture de police est au courant.
Théo : Demain ce sera dans tous les canards de France. Ca vous fait mouiller tant que cela de vous attaquer à lui ?
Valérie : Ce qui me fait mouiller, c’est de voir une grande gueule comme la vôtre en train de trembler pendant que vous allumer une cigarette.
Théo : Vous croyez que je tremble à cause de vous ? … Je tremble parce que j’ai froid.
Valérie : Et parce que vous êtes en manque… Vous êtes convoqué dans deux jours au centre médical de la préfecture de police pour des analyses complètes : urine et sang.
Théo : Bon, bien… je viendrai si j’ai le temps.
Valérie : Il s’agit d’une convocation officielle ; ne nous obligez pas à vous y conduire avec des menottes.
Elle sort.
A l’hôpital, dans la chambre.
Eddy : Je voudrais un peu d’eau.
Roxane : Tu peux pas boire pour l’instant.
Eddy : J’ai dormi combien de temps ?
Roxane : Un peu plus de trois heures.
Eddy : Les toubibs, ils ont dit quoi ?
Roxane : Que t’as eu beaucoup de chance. (Elle lui montre un bocal) Ils ont sorti tout ça de ton dos. C’est pour toi, comme souvenir.
Silence
Roxane : Merci Eddy.
Eddy : Merci de quoi ?
Roxane : Tu sais très bien.
Bordier entre
Roxane : Je vous laisse. Je repasse te voir dans la soirée. A tout à l’heure.
Elle sort
Bordier : J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne c’est que ton exploit te place en tête de gondole pour les nominations au poste de commissaire. La mauvaise, mon pot de départ a lieu ce soir et tu ne pourras pas être avec nous pour lever le coude. Conneries mises à part, tu as vraiment eu des couilles. L’enfoiré qui a lâché la grenade a eu les deux jambes arrachées par l’explosion. En voilà un qui ne nous fera plus chier…
Y a autre chose Eddy. Le proc a décidé de faire le grand nettoyage suite à l’incendie qui a ravagé la tôle des frères Hoffman.
Eddy : Ca veut dire quoi « le grand nettoyage » ?
Bordier : Ca veut dire que ce qui était jusqu’à maintenant une enquête officieuse devient une enquête officielle. L’affaire est remontée jusqu’au directeur central. Le fax est tombé dans la foulée avec instructions d’utiliser tous les moyens nécessaires pour évincer les brebis galeuses qui infestent les rangs de la police judiciaire parisienne. L’incendie, c’est la provoc de trop. Vogel et ses sbires vont vous coller au cul 24 heures sur 24. Quand tu iras pisser, il y aura un mec de l’IGS derrière toi pour tirer la chasse.
Eddy : Qu’est-ce qui les empêche de nous faire tomber maintenant ? Ils en ont déjà envoyé au trou pour moins que ça.
Bordier : T’es pas un flic lambada Eddy. Pour l’opinion publique tu est le héros qui a tombé l’assassin de la petite Monnier ; pour les gars de la boîte, tu es le flic auquel ils veulent tous ressembler. On tombe pas des héros sur de simples présomptions. Vanderbeck le sait. Il sait aussi que ton arrestation peut provoquer un bordel sans nom qui pourrait lui coûter sa carrière. Par contre, il te laisse plus droit à l’erreur et la prochaine fois que tu sors la tête du bois, t’es mort.
Théo, en moto, s’arrête à hauteur de Roxane, en voiture.
Théo : J’ai eu la fille de Walter qui m’a appelé. Il n’est toujours pas rentré chez lui.
Roxane : Comment ça ?
Théo : La voiture est devant la maison et lui, il est introuvable. Catherine elle est en train de péter un plomb là.
Roxane : Putain.
Théo : Les enfants sont tout seuls avec elle. J’ai eu la petite, elle est en larmes. Bon, je fonce. Je te tiens au courant… Et Eddy, ça va ?
Roxane : Ca va.
Théo : Sûre ?
Théo arrive chez Walter. Il observe les environs et trouve la montre de Walter. Il ouvre son portable.
Théo : Putain, décroche ! … Ouais, Rox. T’étais où ? Je suis devant chez Walter. Ca sent l’arrachage. Je viens de trouver sa montre par terre et des traces de sang. Je vais m’occuper de ses mômes et faire mettre une protection et toi, tu préviens Eddy.
Il entre dans le jardin.
Au service
Fargett : Salut.
Roxane (qui raccroche avec Théo) : Salut.
Fargett : Y a des petits malins qui ont mis le feu chez les frères Hoffman. Tout a cramé. Y a plus rien juste des bouts de merde qu’on va essayer de faire analyser. T’es toute seule ?
Roxane : Ouai, on a eu un coup dur cette nuit. Eddy est à l’hôpital.
Fargett : Grave ?
Roxane : Ca aurait pu être pire.
Fargett : C’est quoi l’embrouille avec lui ?
Roxane : Comment ça ?
Fargett : Le proc et les bœufs le mordent à la culotte.
Roxane : Je sais pas. T’as qu’à leur demander.
Elle sort.
Théo chez Walter. Le médecin entre dans la salle à manger.
Théo : Alors ?
Médecin : J’ai dû calmer la crise et lui faire une piqûre de sédatif ; pour l’instant, elle dort. Des nouvelles du mari ?
Théo : Il est en opération sur le terrain. Il ne devrait pas tarder.
Médecin : Il faut absolument qu’il la fasse interner dans un établissement spécialisé ; elle a besoin de soins. Mes coordonnées sont sur l’ordonnance. Vous lui dites qu’il m’appelle. Je lui dirai comment s’y prendre.
Théo : Merci docteur.
Docteur : Mademoiselle.
Demoiselle : Au revoir docteur.
Le docteur sort.
Théo : On ne s’est pas présenté tout à l’heure. Moi c’est Théo, je bosse avec Walter.
Demoiselle : Nina, enchantée.
Théo : C’est vous qui vous occupez de Catherine ?
Nina : Non, je suis juste la voisine.
Nina aux enfants : Les enfants, c’est l’heure de se préparer pour aller à l’école.
Nina à la fillette : Qu’est-ce qu’il y a ma puce ?
Fillette : Elle va aller chez les fous, maman ?
Nina : Mais non. C’est les fous qui vont chez les fous. Ta mère, elle n’est pas folle. Elle est juste un petit peu triste et elle va aller dans une maison on apprend aux grands à être heureux. Allez, va, ne t’inquiète pas. Allez vous préparer.
Les enfants vont à l’étage.
Nina à Théo : Qu’est-ce qui est arrivé à leur père ?
Théo : Comment ça ?
Nina : Je vous ai entendu tout à l’heure au téléphone. Pourquoi vous voulez mettre une protection ici ?
Théo : Moins vous en saurez mieux ça vaudra.
Théo va à la fenêtre. Deux types descendent de voiture.
Théo à Nina : Vous n’avez rien remarqué d’anormal cette nuit ? Des passages de voitures, des types bizarres qui rôdaient autour de la maison ?
Nina : Y a que ça ici des types bizarres et des passages de voiture.
Théo : C’est important Nina.
Nina : Je suis désolée. Je n’ai rien vu, j’ai rien entendu.
Théo : Merci.
Il sort
Théo : Salut Markus. Ca va Janko ? Merci d’avoir fait vite. Walter s’est fait arracher ce matin. Alors, ce que je veux c’est une protec 24 heures sur 24 autour de la maison. Dès que j’ai du nouveau, je vous ferai signe. Vous êtes combien à tourner là ?
Markus : J’ai deux gars là derrière sur la route et nous, on reste ici près de la grille.
Théo : OK , tant qu’on sait pas où on met les pieds on reste en sous-marin. Pas un mot aux lardus du coin et à qui que ce soit. (Il sort une enveloppe et la lui remet) : Ton premier compte et le reste à la fin.
Markus (désignant Nina) : Et elle, c’est qui ?
Théo : Elle, c’est la voisine. Elle va amener les petits à l’école. Vous leur collez au cul jusqu’à destination et vous laissez une équipe en place devant. Je te remercie beaucoup. Je te revaudrai ça. Merci Markus.
Son portable sonne
Théo : Oui, Eddy.
A l’hôpital
Eddy : Catherine et les mômes, qu’est-ce que tu en as fait ? OK, dis à Janko de doubler les équipes équipes; on paiera ce qu’il faut. Toi commence une enquête de voisinage. Il doit bien y avoir quelqu’un qui a vu quelque chose dans ce putain de quartier. On se retrouve au service.
Il raccroche et veut se lever.
Roxane : Qu’est-ce que tu fais, Eddy ?
Eddy : Passe-moi mes fringues.
Roxane : Non, il faut que tu restes allonger.
Eddy énervé : Passe-moi mes fringues.
Roxane : Putain !
Eddy arrive au service
Fargett : T’est en rain de faire le con, Caplan. Ta place est à l’hosto… Tiens, la poste a amené ça pour toi.
Il lui donne une enveloppe
Fargett : C’est arrivé cette après-midi.
Eddy : Merci.
Il s’assit à son bureau et ouvre l’enveloppe qui contient un DVD.
Il visionne le DVD ; on y voit Walter qui crie sous les coups. Caplan pleure.
A la réception pour le départ de Bordier.
Tout le commissariat est là et les hommes chantent en chœur et tapent dans leurs mains : Ce n’est qu’un au revoir patron, ce n’est qu’un au revoir (plusieurs fois).
Bordier lève les mains : Merci. S’il-vous-plait. Merci. Ce que je voulais vous dire c’est que je suis fier d’avoir été le patron de ce service
Quelqu’un : Menteur ! (rires)
Bordier : … pendant 17 ans. Fier d’avoir travaillé avec vous et si le taux de criminalité a baissé en 10 ans de plus de 25 %, c’est grâce à vous.
Quelqu’un : et au groupe VP.
Bordier : … grâce à votre engagement et à votre foi. Alors, pour tout cela je vous dis merci et maintenant je pense qu’on peu s’avancer vers le buffet.
Théo arrive.
Théo : Eddy, il est pas là ?
Roxane : Disparu lui aussi. Et peux-tu me dire ce qui se passe ? … Pourquoi tu me réponds pas ? J’ai le droit de savoir.
Théo : Savoir quoi ? Ce que je sais pas non plus ? Et me fais pas chier avec tes questions.
Théo en direction de Valérie : Petite coquine. (Il lui envoie un baiser). Et à Roxane : Elle doit baiser avec une serviette au cul pour pas tacher les draps ; il faudra que j’aille vérifier.
Roxane : T’as tort de prendre tout ça à la légère. Tu crois qu’ils sont la pourquoi ? Pour verser une larme sur le départ de Bordier ? Ils sont là parce c’est grave ce que l’on a fait, enfin ce que tu as fait.
Théo : Où parce que quelqu’un a trop parlé. Tu crois que je t’ai pas vu l’autre soir avec Vogel dans la bagnole. Il t’a promis quoi en échange ?
Caplan dans le couloir – Son téléphone vibre.
Eddy : Caplan.
Voix : Salut Caplan. Et les images te plaisent ?
Eddy : Tue-le et t’es mort, fils de pute. Tu m’entends ?
Voix : Va menacer ta mère, tête de rat. C’est pas toi qui est du bon côté du manche, c’est moi. 200.000 € et tu le récupères vivant. Pour des enculés comme vous, c’est pas cher. Je te laisse deux jours, tu m’entends. Après on commence par lui couper les doigts, on continue avec les oreilles et on finira par les couilles.
Dans la salle de la réception de Bordier
Bordier aux personnes avec lesquelles il se trouve : Excusez-moi.
Bordier à Eddy : Qu’est-ce qui t’a pris, Eddy ? L’hôpital a appelé. Il faut absolument que tu retournes voir les toubibs. Tu risques une hémorragie ou une connerie dans le genre.
Eddy : Ca va, ça va.
Bordier : Ca va, ca va : regarde ta troche, on dirait un macchab. Je te fais reconduire à l’hosto par mon chauffeur.
Eddy : Walter s’est fait enlever. Les types réclament une rançon de 200.000 €.
Bordier : Qu’est-ce que c’est ces conneries ?
Eddy : C’est les mamamouchis qui ont fait le coup, pour venger leurs cousins.
Brordier : Quels cousins ?
Eddy : Les frères Hoffman. On est pris à la gorge patron. On peut rien faire. Ils le savent. Si on déclenche le plan Orsec, on met tout le monde au parfum et on se fait blinguer pour le plugage. Légitime défense ou pas, le juge ne cherchera pas. Ca restera l’histoire de deux flics minables qui ont tapé 500 gr de coke dans une armoire à scellés pour rembourser leurs dettes et qui ont agit hors-la-loi.
Bordier : Y a toujours moyen de contourner la merde. Je peux faire un rapport disant que c’est moi qui vous ai envoyés en mission d’infiltration et que cela a mal tourné.
Eddy : Non, mais c’est trop tard. Ca déclencherait une enquête administrative et vous seriez emmerdé.
Bordier : On fait quoi alors. On attend qu’ils nous renvoient Morlighem en petits morceaux ?
Eddy : Il faut payer. Il n’y a pas d’autres solutions.
Le procureur arrive.
Procureur à Eddy : Je tiens à vous féliciter pour votre intervention de la nuit dernière, monsieur Caplan. Je n’ai malheureusement pas pu venir vous décorer sur votre lit d’hôpital. Vous ne m’en avez pas laissé le temps.
Eddy : Ah, je ne supporte pas les hôpitaux et encore moins les décorations.
Procureur : Vous savez ce que disait l’empereur de Prusse Frédéric II ?
Bordier : Les décorations sont faites pour les sots. Les grands hommes n’ont besoin que de leur nom.
Procureur : Je préfère la phrase de Pirandello : il est plus facile d'être héros qu'un honnête homme. Héros nous pouvons l'être une fois par hasard ; honnête homme il faut l'être toujours.
Eddy : C’est quoi pour vous un honnête homme, monsieur le Procureur ?
Procureur : Quelqu’un qui n’enfreint pas la loi.
Eddy : Ca ne vous arrive jamais de travers en dehors des clous ? Moi, je ne sais pas ce que c’est un honnête homme, je n’en ai jamais connu. Par contre, je peux essayer de vous expliquer ce qu’est un héros. C’est quelqu’un qui fait ce qu’il peut et qui relève les gants même si toutes les chances sont contre lui. Celle-là, elle est de moi !
Il s’éloigne et s’adresse à Théo.
Eddy : Théo… Théo.
Théo à ses amis : Allez, tchao. Bonne soirée.
Ils partent ensemble. En voiture.
Théo : Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu, putain ! Et où on va le trouver tout ce pognon. Les enculés ! Les enculés.
Eddy montrant une photo : On va chez lui.
Théo : C’est qui ça ?
Eddy : Une crevure. Je l’avais fait sur la 93 avec toute une bande d’enculés. Ils attaquaient des petits vieux chez eu et ils leur faisaient cracher la monnaie en leur chauffant la plante des pieds au fer à souder. Dans la bande, il y avait un Hoffman. Le plus jeune des frangins. Ils étaient toute une clique à se fréquenter : Bauer, Hoffman, Wiederstein… La plupart sont morts ou au trou… sauf lui. Il est sorti il y a 4 mois. Je me suis rancardé auprès du greffe de la prison. S’il a pu cantiner, c’est grâce au pognon que lui envoyait la famille Hoffman. Ca veut dire qu’ils étaient très liés et si quelqu’un doit savoir quelque chose, c’est peut-être lui.
Ils arrivent sur place, se garent, entrent dans le jardin et Théo regarde par la fenêtre
Théo : Il est avec deux marmots et une gonzesse. On fait quoi ?
Eddy : On fait comme on a dit.
Il frappe à la porte.
Voix d’homme : C’est quoi ?
Eddy : Salut Charly. C’est Eddy.
Charly : « Eddy », qui ?
Eddy : Eddy, le pote de rolf. Putain, tu te souviens pas ? On était ensemble au bloc B à Fleury.
Charly : Tu veux quoi ?
Eddy : Les frères Hoffman. Il faut que je te parle.
La porte s’ouvre ; ils se précipitent à l’intérieur et menacent avec leurs armes.
Théo : On bouge pas.
Eddy : Y a mon pote qui surveille ta femme et tes mômes. Si tu fais le con, on fume tout le monde. T’as compris ?
Charly : Oui.
Eddy : T’as une télé ici ?
Charly : Oui.
Eddy : Où ça ?
Charly : Elle est là-haut.
Eddy : Allez, monte.
Il le pousse : Monte !
En haut, dans la chambre
Eddy : Assieds-toi. Bouge pas.
Il met le DVD dans l’appareil.
Eddy : Allume.
Le DVD tourne et on entend Walter, puis la voix du kidnappeur.
Eddy : Le type qu’on entend, c’est qui ?... M’oblige pas à faire couler la marmaille. Je sais que tu sais.
Charly : Il s’appelle Zoran.
Eddy : Zoran qui ?
Charly : Zoran, c’est tout ce que je sais. Il travaille pour les familles de Montfermeil. J’en sais pas plus, je le jure.
Eddy lui flanque un coup de poing et sort.
Avant de remonter en voiture, Eddy tousse et crache.
Théo : Je t’emmène à l’hosto Eddy. Tu as trop tiré sur la corde.
Eddy : Ca va, ca va. J’ai juste besoin de dormir un peu.
Ils montent en voiture.
Théo le dépose près de la péniche.
Eddy : Attaque le fichier central demain dès l’ouverture. Demande à Gaston qu’il te sorte tous les Zoran répertoriés entre 35 et 45 ans. Glisse-lui un billet qu’il ferme sa gueule et fasse cela titre officieux. Dès que tu as la liste et les photos, tu fonces à la gendarmerie de Montfermeil et vois ce salopard.
Théo : OK.
Eddy : Allez, tchao.
Il sort et monte sur sa péniche et découvre Sarah qui l’attendait.
Eddy : Qu’est-ce que tu fais là ?
Sarah : J’ai besoin d’aide Eddy…. S’il-te-plaît.
Ils montent à bord.
Eddy lui remet quelque chose : Tiens.
Sarah : J’ai l’IGS au cul. Ils veulent que je te balance et si je ne le fais pas, ils me font tomber pour trafic de stups. C’est Vogel qui monté la procédure. Il a identifié mes principaux clients. Il a sorti le listing de tous ceux qui étaient mariés. Il leur a mis la pression. Il leur a fait dire tout ce qu’il voulait en échange de sa discrétion et de la confidentialité de l’enquête. Ils ont tous témoigné, ces bâtards ! Ils ont dit que je leur avais proposé de la came à plusieurs reprises, qu’ils m’avaient vu dealer devant des chambres d’hôtel plusieurs fois et que j’en prenais régulièrement devant eux. Vu mes antécédents, le juge va pas chercher à comprendre. C’est 18 mois minimum. J’irai pas en prison Eddy, je tiendrai pas.
Eddy : T’iras pas en prison. Il te la fait l’intox. Aucun juge ne marchera dans sa combine.
Sarah : C’est un malade. Il m’a frappé, il m’a jeté à moitié à poil en pleine forêt. J’ai même cru qu’il allait me violer. Il a pas le droit Eddy, même si je ne suis qu’une pute.
Eddy : Ecoute. Demain tu fais tes valises. Tu prends le premier train pour Bordeaux et tu vas te planquer là, chez ton pote qui a un centre de désintox. Tant que je te dis pas de remonter, tu restes là-bas. T’en profiteras pour te refaire une santé. Vogel c’est plus ton problème, c’est le mien. Il t’embêtera plus, je te le promets.
Théo chez Walter
Léa : Bonne nuit Théo.
Théo : Bonne nuit princesse.
Oscar : Bonne nuit Théo.Théo : Bonne nuit Oscar.
Oscar : Tu crois qu’il est mort papa ?
Théo : Pourquoi tu dis ça ?
Oscar : D’habitude quand il part, il nous appelle tout le temps… Pourquoi il appelle pas ?
Théo : Viens ici (il le prend dans ses bras). Parce que là, il est parti en mission secrète et quand on est en mission secrète, on a pas le droit de téléphoner.
Oscar : Même à ceux qu’on aime ?
Théo : Surtout à ceux qu’on aime. Il y a des méchants qui écoutent. Ils peuvent venir te faire du mal.
Oscar : T’en a tué beaucoup des méchants, toi ?
Théo : Plein.
Oscar : Et papa, il en a tué aussi ?
Théo : Tu lui demanderas quand il reviendra. Allez va. Il faut aller faire dodo, il y a école demain.
Les enfants sont couchés ; Théo rejoint Nina dans la cuisine.
Théo : Je vous sers un verre ?
Nina : Je veux bien…. Merci.
Théo : De rien… Je reste ici cette nuit. Vous pouvez rentrer chez vous si vous voulez.
Nina : C’est bon, ça va ; je me suis arrangée. Je préfère être là si les petits se réveillent.
Théo : A part jouer les nounous, vous faites quoi dans la vie ?Nina : Je me débrouille.
Théo : C’est-à-dire ?
Nina : C’est pas très intéressant. C’est qui les types dehors ?
Théo : Des copains.
Nina : Ils restent jusqu’à quand ?
Théo : Jusqu’à ce que Walter revienne… Et Catherine, comment elle va ?
Nina : Elle a pris ses cachets ; elle dort… Il lui est arrivé quoi à Catherine exactement ?
Théo : Elle a perdu une petite fille de 18 mois. Un accident de voiture. C’est elle qui conduisait.
Nina : Et c’est arrivé quand ?
Théo : Il y a 5 ans. Oscar et Léa étaient tout petits. On pensait que cela allait s’arranger avec le temps, mais…
Nina : Il va faire comment sans elle s’il doit l’interner ?
Théo : Il va faire comme nous. Continuer à faire semblant…
Ils s’embrassent.
Eddy, Sarah, Hélène sur la péniche
Hélène : Je vais partir, Eddy.
Eddy : Où ça ?
Hélène : N’importe où.
Eddy : T’as pas d’argent, t’as pas de boulot, qu’est-ce que tu vas faire ?
Hélène : Je trouverai.
Eddy : Si tu veux, tu peux t’installer ici le temps de prendre la bonne décision.
Hélène (désignant Sarah qui entre dans la salle de bain) : Cela fera peut-être beaucoup de monde dans la maison ?
Eddy : Oh, c’est juste une copine.
Hélène : T’as l’air fatigué.
Eddy : Tu comptes partir quand ?
Hélène : Le plus tôt possible.
Le portable d’Eddy sonne.
Eddy : Excuse-moi (il se lève et s’éloigne).
Eddy : T’es où là ? Il y a qui là-bas ?
Hélène regarde dans le portefeuille d’Eddy et trouve sa photo.
Eddy au téléphone : Vanderbeke aussi ! Ils ont trouvé quelque chose ?
Il voit Hélène partir.
Eddy toujours au téléphone : Bon, bien écoute : passe me prendre dans une vingtaine de minutes.
Eddy et Théo arrivent en voiture au domicile de Me Lornach.
Eddy : Il a disparu depuis combien de temps ?
La substitut : Deux jours. C’est sa femme qui a alerté nos services. Il a quitté son cabinet vers 15 h 30 et n’est réapparu ni chez lui ni à ses bureaux. Apparemment, il est parti à bord de sa voiture, un Coupé Mercedes CL 500 de couleur noire, immatriculé 421 PAR 92. Pour l’instant, la diffusion nationale n’a rien donné.
Eddy : La disparition d’un avocat d’un des plus gros cabinets de Paris, vous ne pouviez pas rêver mieux pour un début de carrière.
Ils entrent dans une pièce où se trouve le procureur Vanderbeke.
Procureur : Au lieu de plaisanter, vous feriez mieux de trouver des éléments susceptibles d’orienter l’enquête. On patauge dans la semoule… Vous le connaissiez, je crois ?
Eddy : Oui, vaguement. Il a une réputation de queutard. Si ça se trouve, c’est juste une histoire de cul. Il a dû rester coller sous la couette.
Procureur : Ou alors c’est plus grave et il est déjà trop tard.
Eddy en haussant les épaules : Amen.
Il rejoint Roxane dans une autre pièce.
Roxane : Tu vas encore me dire que c’est un hasard, cette fois ?
Eddy : J’y suis pour rien Rox. Tu crois ou tu crois pas.
Théo au téléphone : Merci. (Il raccroche et s’adresse à Eddy : Je viens d’avoir le fichier. C’est la merde. Il y a plus de 120 types avec le nom de Zoran. Même en bossant jour et nuit, on en a pour une semaine à se taper les vérifs. Il sera trop tard.
Roxane : Trop tard pour quoi.
Personne ne lui répondant, elle sort de la pièce.
Eddy arrache une feuille de l’agenda de Lornach.
Théo montrant le coffre : Il est là notre pognon… (insistant) : Il y a tout ce qu’il faut là-dedans.
Eddy : File-moi les clés de la caisse.
Théo les lui donne.
Eddy en voiture. Il téléphone.
Eddy : Caplan… Le type qui t’a bagué à l’hôtel Nikko.
Lemoine : Comment t’as eu ce numéro ?
Eddy : Sur un agenda dans le coffre de Lornach. Ecoute, choisis un endroit et dis-moi où je peux te retrouver. Il faut que je te parle, c’est urgent. Il y aura que toi et moi.
Lemoine : Je te préviens, si tu me baise, tu seras le premier à tomber.
Eddy : Si je voulais te baiser, je t’aurais pas appelé avant.
Lemoine : Bar du Concorde. Porte Maillot. Je suis déjà sur place ; je t’attends.
Eddy : Ca marche.
Au bar.
Lemoine : T’es venu me rendre mon pognon ?
Eddy : Un dénommé Zoran qui travaille avec les manouches de Montfermeil, tu connais ?
Lemoine : Je connais pas, mais je peux connaître.
Eddy : Il tient un de mes gars. Il veut 200.000 € pour demain sir, sinon il le fume.
Lemoine : Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Un flic en moins.
Eddy : J’étais à ton cul quand t’as buté Lornach dans sa bagnole sur l’autoroute de l’Ouest. Soit tu m’aides, soit je te mets au fond.
Lemoine : Tu me fais des menaces ? Pour accuser, il faut des preuves. T’as des preuves ? Pas de voiture, pas de mort. Pas de mort, pas de voiture. Passe-toi la main entre les cuisses, branle-toi et attends que ça vient.
Eddy : Ca vient déjà, t’inquiète pas. On s’est fait ferrer le même jour par les pandores. C’est ça qui m’a donné l’idée. J’ai tapé tous les points radars et ils m’ont sorti ta trombine du chapeau.
Eddy lui montre des photos.
Lemoine : Qu’est-ce que ça prouve ? On voit que moi.
Eddy : Ca suffit qu’on te mette au placard le temps qu’on retrouve le corps et comme tu voudras pas nous dire où il est … Serge, ces photos, y a que mois qui les ai. Si je les détruis, il n’y a plus rien pour t’accrocher et tu sors les couilles propres. A toi de voir.
Lemoine : Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Eddy : Tu m’avances 200.000 € et tu montes au créneau avec Zoran et tu me ramènes mon pote.
Lemoine : Ben voyons ! Tu veux pas que je passe sous la table te sucer non plus ? Pour ton gars, je peux savoir qui s’est ; il me faut 24 heures. Et pour les 200.000 €, je ne les ai pas.
Eddy : Dommage.
Lemoine : Par contre, j’ai un plan, un DAB ; y a au moins 500.000 € en fraîche. C’est pour ce soir. L’un des convoyeurs est une planche à merde. Il m’a balancé le coup ; il n’y aucune crainte. Tu montes avec mois et on divise à deux. T’as de quoi sauver la tête de ton pote poulet.
Eddy : Tu crois quand même pas que je vais monter sur un braquo avec toi !
Lemoine qui lui tend les poignets : Fais-moi plonger car moi, je ne vois que ça comme solution.
Eddy est en rue. Théo arrive en moto.
Théo : Qu’est-ce qu’on fout là ?
Eddy : Je vais taper un DAB avec Lemaoine. J’ai besoin de toi en couverture.
Théo : Qu’est-ce que c’est ce plan ?
Eddy : Ya 500.000 à la clef. T’en es ou t’es est pas ?
Théo : Tu vas pas monter un coup avec cet enculé !?
Eddy : Quoi ! T’as une meilleure solution ?
Théo : Non, non. Aucune. C’est bon, je suis avec toi. C’est pour quand ?
Eddy : On a rendez-vous dans deux heures Porte d’Asnières.
Chez Rocky
Rocky : Combis, cagoules, gants, calibres… tout est là-dedans. J’ai mis un petit supplément.
Au service – le téléphone sonne
Roxane : Delgado, j’écoute.
Voix : Un flag de braquage, ça vous intéresse. Un DAB, Société générale, porte d’Asnières. C’est pour ce soir.
Eddy essaie les armes.
Au service, Roxane téléphone
Voix : Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur d’Eddy Caplan. Veuillez laisser un message…
Roxane raccrochant : Putain, fait chier !
Chez Rocky
Eddy : Rocky. Tiens. Y a nos calibres, nos cartes, nos fringues. SI ça tourne mal, tu brûles tout.
Rocky : T’inquiète pas.
Eddy : Merci.
Au service
Roxane au téléphone : J’ai reçu une info sur un braquage Porte d’Asnières. Je suis toute seule. Mon équipe est dans la nature. Il me faut du monde. Merci Tintin. Ouais, ouais, ouais.
Tous convergent vers l’endroit où doit avoir lieu le braquage.
FIN DE L'EPISODE